Petit questionn'AIR d'Hélène Frappat

© Jean-Sebastien Chauvin
• Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Sans âge, comme tous les rêves, ils me rendent visite, m’inspirent et me font signe.
• Quelle est votre plus grande addiction ?
La rêverie.
• Quel est votre juron, gros mot ou blasphème favori ?
Putain de bordel de merde.
• Quel est le mot que vous détestez le plus et pourquoi ?
Je ne déteste aucun mot. Mais l’univers intérieur que révèle le choix des mots, à l’insu de ceux qui les prononcent, m’irrite souvent. Je déteste ne pas pouvoir choisir les mots que la plupart des gens emploient, hélas, sans me consulter.
• Si vous étiez une figure de style, que seriez-vous ?
L’hyperbole.
• Quelle facette de votre personnalité gardez-vous secrète au premier abord, et pourquoi ?
Le sens du secret ne se commande pas ; il n’obéit à aucune intentionnalité ; il ne se partage pas, surtout avec soi-même.
• Quelle serait votre plus belle rencontre littéraire (livre, auteur, lecteur, etc.) ?
Elle advient avec les phrases qui naissent à travers moi.
• Quel serait votre plaisir de lecture coupable ?
La lecture est un domaine où la culpabilité n’a aucune place.
• Quel est l’écrivain que vous ne lirez jamais ?
Je m’abstiens de prononcer le mot « jamais », car j’ai remarqué que ça tourne mal.
• Quel est le son, le bruit que vous aimez le plus ?
J’aime la texture sonore elle-même, qui transforme, à l’improviste, un bruit, un silence, une voix, un objet, un regard — en son.
• Quel qualificatif décrirait votre bibliothèque personnelle ?
Il m’est impossible de qualifier cette extension la plus envahissante de moi-même.
• Rédigez votre épitaphe idéale.
Some of my best friends are ghosts.