Petit questionn'AIR de Toine Heijmans
Que sont devenus vos rêves d'enfant?
Ils se sont tous réalisés. Je suis devenu écrivain et journaliste, navigateur, père. Mais évidemment, comme tout le monde, je n’aime pas m’arrêter là. Quand un rêve devient réalité, vous en voulez toujours plus et vous continuez à penser qu’il y a d’autres choses à vivre. Je ne pense pas que cela soit mauvais en soi. C’est simplement une réalité.
Quelle est votre plus grande addiction?
Internet. Depuis le jour où j’ai fait sa connaissance (1995).
Quel est votre juron, gros mot ou blasphème favori?
Je suis en France, donc cela se doit d’être “merde”. Et il y en a d’autres que je n’ose pas écrire, je les ai appris par le groupe de hip hop français NTM lorsque j’ai écrit une histoire sur le rap français, il y a longtemps.
Quel est le mot que vous détestez le plus et pourquoi?
Je déteste ce qu’on appelle la langue « plastique » : des mots utilisés uniquement pour cacher quelque chose, qui ne sont pas précis ; celui qui les utilise - la plupart du temps un homme politique, un bureaucrate ou n’importe qui voulant apparaître plus important qu’il ne l’est - peut ainsi tourner les choses comme il le souhaite. Des mots tels que « processus » (« Voici le processus que nous allons suivre ») ou « saisir » (« Nous allons devoir saisir les instances à ce sujet »). Dernièrement j’ai écrit un article au sujet d’un homme politique, en me contentant d’utiliser ses mots et de les agencer sous forme de poème. C’était très drôle.
Si vous étiez une figure de style, que seriez-vous?
L’oxymore.
Quelle facette de votre personnalité gardez-vous secrète au premier abord et pourquoi?
Absolument aucun. Et c’est problématique.
Quelle serait votre plus belle rencontre littéraire (livre, auteur, lecteur, etc.)?
Avec Herman Melville, dans sa maison du Massachusetts. La maison se trouve toujours là, (elle s’appelle Arrowhead – pointe de flèche), je suis allé là-bas, ses lunettes sont posées sur son bureau. A travers la vitre, vous pouvez voir une colline qui ressemble à une baleine : Moby Dick. Je veux juste qu’il me dise d’où lui vient tout ce flot de paroles. Mais je ne pense pas qu’il connaisse lui-même la réponse.
Quel serait votre plaisir de lecture coupable?
Twitter. Toujours Twitter.
Quel est l'écrivain que vous ne lirez jamais?
Il n’y a aucun auteur que je ne souhaite pas lire, mais c’est juste impossible de tous les lire. Exception faite pour E. L. James. Bien évidemment.
Quel est le son, le bruit que vous aimez le plus?
Le vent (mais pas trop) qui s’enroule autour du mat d’un voilier en sifflant.
Quel qualificatif décrirait votre bibliothèque personnelle?
Un chaos. Mais un beau chaos.
Rédigez votre épitaphe idéale.
Aïe. Je n’aime pas cette question. Mon nom suffira bien assez. Ou alors une simple pierre.