Petit questionn'AIR de Lídia Jorge
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Ils demeurent intacts. Ils se sont simplement élargis et multipliés.
Quelle est votre plus grande addiction ?
Rester longtemps étendue sur mon lit, sans rien faire, immobile, partagée entre paresse et projets.
Quel est votre juron, gros mot ou blasphème favori ?
À bas les fascistes !
Quel est le mot que vous détestez le plus et pourquoi ?
Je déteste le mot verme (un ver, en français). En portugais, même le mot semble ramper. En français, ver et vers, unité poétique dotée d’ailes, se prononcent de la même façon. C’en est trop.
Si vous étiez une figure de style, que seriez-vous ?
J’aimerais être un symbole, c’est-à-dire une métaphore abrégée. Ça évite le verbiage et c'est facile à transporter. Mais je reconnais que c’est une ambition démesurée.
Quelle facette de votre personnalité gardez-vous secrète au premier abord et pourquoi ?
Je cache l’intensité de mes passions. Je n’aime pas montrer ce côté vulnérable de ma vie.
Quelle serait votre plus belle rencontre littéraire (livre, auteur, lecteur, etc.) ?
J’aimerais me trouver dans la maison des sœurs Brontë et de leur frère, dans le Yorkshire, après ma dernière lecture de leurs livres. L’énigme de ces vies sauvées par l’écriture continue à m’échapper.
Quel serait votre plaisir de lecture coupable ?
Depuis l’époque où je lisais Eça de Queirós et Zola, bravant les interdictions de mes professeurs de lycée, je ne me suis plus jamais sentie coupable de lire quoi que ce soit.
Quel est l’écrivain que vous ne lirez jamais ?
Dan Brown et ses imitateurs
Quel est le son, le bruit que vous aimez le plus ?
Le bruit des roues de l’avion glissant sur la piste d’atterrissage, lorsqu’on arrive dans une ville lointaine.
Quel qualificatif décrirait votre bibliothèque personnelle ?
Hors d’atteinte. Plus je l’augmente, plus je me sens limitée. Plus j’en lis les livres, plus je suis loin d’en capter sa multiplicité.
Rédigez votre épitaphe idéale.
Je reviendrai. Si on me laisse revenir.