Ali Bader
ÉCRIVAIN
Irak
Ali Bader, est né sur la rive gauche du Tigre, à Bagdad, en 1964, et vit aujourd’hui à Bruxelles, la Belgique lui ayant récemment accordé l’asile politique. Ce graphomane invétéré a signé onze romans, six essais, quatre recueils poétiques, un récit de voyage, trois traductions, quelques trois-cents articles de critique littéraire et d’opinion, une cinquantaine de reportages (il fut longtemps correspondant de guerre) et plusieurs scénarios.
Les activités politiques clandestines d’un père communiste l’obligent dès son plus jeune âge à endosser plusieurs identités successives et à enchaîner les déménagements. Cette longue nomadisation dans la géographie confessionnelle de l’Irak – selon l’environnement, il fut tour à tour musulman et chrétien – lui apprend très tôt à jongler avec les récits et la fiction.
Comme la plupart des écrivains irakiens de cette génération, il lui faudra attendre plusieurs années avant d’être lu dans le monde arabe : l’embargo imposé à l’Irak freine considérablement la circulation des oeuvres. Il s’arrange néanmoins pour faire parvenir Papa Sartre, son troisième roman, à un éditeur. Le livre est publié à Beyrouth en mai 2001. Couronné par plusieurs prix littéraires importants, comme le prix Al-Chabbi à Tunis, Papa Sartre sera réimprimé cinq fois par cette dernière maison et rencontrera un succès commercial assez inespéré dans le marché du livre arabe.
Depuis 2001, Ali Bader publie avec la régularité d’une horloge suisse un roman par an et il est désormais reconnu comme une voix tout à fait singulière dans le champ littéraire arabophone.
Ali Bader s’intéresse en priorité aux marges de la société irakienne, à la petite histoire, aux milieux interlopes de Bagdad, aux soubresauts culturels et sociaux de cette ville dont il sait mieux que quiconque rendre la tumultueuse complexité, aux rapports centre/périphérie, aux questions de l’identité, de la violence…